samedi 4 décembre 2010

Darezhan Omirbaev - Kaïrat (1991)


Après son court métrage Shilde (1988), le cinéaste kazakh Darezhan Omirbaev est passé au long métrage. Kaïrat (65 minutes) daté de 1991 et non de 1992, comme l'affirme imdb.com. Quoiqu'il en soit, Omirbaev reprend la caméra où il l'avait laissée avec Shilde. Avec une certaine cohérence, le spectateur averti remarquera immédiatement que la première séquence du film se passe au même endroit que Shilde, c'est-à-dire une gare ferroviaire paumée du Kazakhstan. D'ailleurs, les similitudes entre Shilde et Kaïrat sont nombreuses : l'importance de la salle de cinéma pour rencontrer le sexe opposé, l'omniprésence du train (une étude sur la poétique ferroviaire d'Omirbaev est nécessaire - mais ça intéresse qui ? - c'est tellement plus gratifiant de répéter des lieux communs sur Fritz Lang), les séquences rêvées buñuelesques (avec une salle de cinéma qui se transforme en salle concert classique) - complexe prolétarien) voire certains plans totalement jumeaux : le frôlement des coudes lors de la projection d'un film ou la position du héros principal en plein sommeil.

Comparez ce plan avec celui-ci, de Shilde.

La fameuse salle de concert / cinéma (à comparer ici).

Fidèle à son court métrage, Darezhan Omirbaev continue dans ses plans sobres, ses travelling ferroviaires, ses dialogues réduits à peau de chagrin et son noir et blanc sublime dans les villes froides et endormies du Kazakhstan.


L'architecture soviétique dans toute sa splendeur. On a la même en France.

Il n'y a pas vraiment de d'histoire, seulement celle d'un étudiant qui remarque une fille lors d'une séance de cinéma (comme dans Shilde) et qui tente de l'aborder. S'ensuit une rêverie frustrante très bien filmée et très bien montée. Omirbaev est vraisemblablement un caïd du plan.

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