dimanche 28 novembre 2010

Koji Wakamatsu - La Femme qui voulait mourir (1970)


Les éditions IMHO viennent de publier le premier livre occidental entièrement consacré au réalisateur Koji Wakamatsu : Koji Wakamatsu, cinéaste de la révolte. Un événement salutaire pour un cinéaste majeur qui a réalisé plus de 100 films depuis 1963. Dans ce livre, on peut notamment lire un essai de Nagisa Oshima et surtout 15 textes de Wakamatsu lui-même, qui permettent d'en savoir beaucoup sur son passé de yakuza, ses débuts de réalisateur, sur ses conceptions du cinéma, sur ses rapports à la politique et à la violence ainsi que sur son voyage en Palestine en 1971. Un entretien fleuve de 50 pages entre Go Hiwara et Koji Wakamatsu parachève ce superbe livre.

Amour et ennui.

Les gros plans mythiques de Wakamatsu sur les visages féminins jouissants.

Coupure de presse annonçant le suicide de Yukio Mishima.

Last but not least, le livre est augmenté d'un DVD de La Femme qui voulait mourir (1970), un film interdit en Japon car il fait des références explicites au récent suicide public de l'écrivain Yukio Mishima. Wakamatsu montre même une photo de la tête décapitée de Mishima. Dans Koji Wakamatsu, cinéaste de la révolte, le réalisateur explique la genèse de ce film.

En novembre de la même année [1970], je travaillais à un scénario avec Adachi dans un hôtel de Tokyo quand nous avons appris aux infos la mort de Yukio Mishima. Nous avons tout de suite changé nos plans et décidé de faire quelques chose en rapport avec l'événement. C'est ainsi que nous avons tourné La Femme qui voulait mourir. Le tournage a commencé quatre jours après le suicide de Mishima, et le film a été projeté dès le mois de décembre, tout est allé extrêmement vite.

La Femme qui voulait mourir
est typique des productions de Wakamatsu : 65 minutes de sexe, de politique, de rapports conflictuels et d'incompréhension entre homme et femme. Le film nous présente le récit de deux couples, l’un d’âge mûr, l’autre en pleine jeunesse, qui, se retrouvant par hasard dans une source thermale, vont se confronter à leurs souvenirs et à leurs frustrations, avant de s’efforcer de refermer leurs cicatrices pour de bon. Derrière cette "partie carrée" digne de Marivaux, Wakamatsu évoque la tradition nippone du pacte du double suicide amoureux (lire la pièce de théâtre de Chikamatsu Monzaemon, Double suicide à Amijima - 1721 - porté à l'écran par Masahiro Shinoda en 1969).

Très beaux décors de station thermale enneigée.

Seppuku !

Le fameux altruisme nippon.

A noter que du 24 novembre 2010 au 9 janvier 2011, la Cinémathèque française propose une rétrospective de Koji Wakamatsu : 40 films sont programmés. En outre, la Cinémathèque projettera les films de Masao Adachi, scénariste de Wakamatsu, du 3 décembre 2010 au 25 février 2011.

Aucun commentaire: