mercredi 29 avril 2009

Le décadent vu de pile par Willy



Suite du texte de Willy sur les décadents: Le Décadent vu de pile, toujours extrait de L'Année fantaisiste 1893. Ou comment Willy démasque l'attitude de poseur des décadents qui ne sont, finalement, que des bourgeois déguisés et arrivistes. C'est toujours aussi drôle.

Toujours Willy, toujours sa canne, toujours son haut-de-forme.

Arrivé à sa porte, le décadent ouvre avec précaution, traverse sans bruit l'appartement de sa famille, avec laquelle il habite, puis, quand il est entré dans sa chambre, le verrou tiré, il s'étire et pousse un formidable ouf !...

Il ôte d'abord sa perruque, fait tomber le fard qui lui blanchit la figure, se lave les mains, endosse une jaquette ample et bien brossée.

Il apparaît alors les cheveux très courts, frisés au petit fer, la figure rose et épanouie, la barbe taillée en pointe, le buste en avant avec une légère tendance à l'embonpoint.

Contrairement à ce qu'on dit, Willy savait écrire, et pas seulement des dédicaces...

Le décadent, vu de pile, passe ensuite au salon ; après avoir embrassé sa mère et sa sœur qu'il vénère comme deux anges, il se met au piano et leur joue des mélodies de Schubert.

A table, le décadent s'assied avec un sourire de satisfaction, mange copieusement et fait des plaisanteries ; mais quand les mets ne sont pas cuits à point, il ne manque pas d'en faire l'observation. Sans vouloir qu'on rudoie les domestiques, il tient à être respecté et à ce que chacun garde sa place.

Après dîner, il fume une ou deux cigarettes, puis il fait une partie de dames ou de piquet avec son père, qui, très fort à ces deux jeux, est heureux d'avoir un partenaire sous la main.

Frédéric Beigbeder: un décadent vu de pile.

On cause de divers sujets, de ce que chacun a fait dans la journée. Le décadent, vu de pile, aime les racontars et les potins. Il se fait détailler la toilette de Mlle X... au bal de la veille. Il apprend avec plaisir que l'aînée des petites a valsé quatre fois avec le lieutenant vicomte de Y... Il trouve que cette pimbêche de Mme Z... aurait pu rendre plus tôt sa visite du jour de l'an.

A la fin de la soirée, le décadent fait la lecture à haute voix à sa mère et à sa sœur ; il a déjà épuise tout le répertoire de Mme Craven et de Zénaïde Fleuriot. Maintenant, il en est à Walter Scott.

Marilyn Monroe: "Je n'ai rien à faire sur ce billet, je ne suis qu'une pauvre actrice qui n'a rien demandé". C'est vrai. C'est juste pour l'esthétique.

Rentré dans sa chambre, le décadent, vu de pile, prend dans le tiroir une photographie qu'il regarde longuement ; il trouve, de plus en plus, que cette petite Gabrielle n'est vraiment pas mal, qu'elle a l'air modeste, intelligent et doux. Il songe qu'il a vingt-sept ans bien sonnés ; qu'il plaide de droite et de gauche sans arriver à rien de sérieux ; que ses livres de poésie ne se vendent pas et que ses articles lui sont rarement payés. Il se rappelle que le père de Gabrielle a une ferme-école en Basse-Bretagne, il serait associé avec lui, mènerait la saine vie des champs, surveillerait les champs, surveillerait les élevages, prendrait de l'influence dans ce pays conservateur, deviendrait conseiller général avec son beau-père, puis député... Et peu à peu le décadent, vu de pile, qui s'est mis au lit, s'endort en se disant que ce mariage serait très bien... très bien sous tous les rapports.

Willy, Les décadents vu de face: ici.

Le décadent vu de face par Willy



Willy, premier mari de Colette, et Patrick Besson de la Belle Époque, a écrit de nombreux textes caustiques sur son époque. Dans L'Année fantaisiste 1893, Willy écrit un texte railleur sur les poètes décadents alors en vogue. Son texte se passe de commentaires mais pas de ricanements. Voici la première partie, Le décadent vu de face:

Willy, sa canne et son haut-de-forme.

Le décadent, vu de face, a une figure osseuse, uniformément pâle, où semblent croître en désordre quelques poils de barbe. Les cheveux très longs retombent sur le collet de sa redingote noire bien serrée et toujours boutonnée pour accentuer encore la maigreur du corps. Les mains sont décharnées et les ongles longs. De ses poches gonflées sortent des journaux, des revues, des bouquins, salis par un long usage: Schopenhauer (les œuvres augmentées), la Décadence de l'Art, les poésies de X...

Il marche vite, droit devant lui, les yeux vagues et noyés dans l'immatérialité et le rêve. De temps en temps, ses lèvres s'agitent et le passant perçoit des mots entrecoupés: "Rien ! rien... Tout n'est que rien... rien est tout !... Le néant... O bonheur !... Être plante, être pierre, n'être pas... Félicité suprême !..."

Le décadent arrive à sa brasserie, et se laisse tomber sur la banquette, horriblement navré ; il ne saurait faire un mouvement, appeler le garçon. Celui-ci, dressé, apporte le "distingué blonde". Le décadent s'assure qu'on le regarde, étale ses paperasses sur la table de marbre, lampe une gorgée de son bock, puis, poussant un grand soupir, il bourre sa pipe de tabac mêlé d'opium et l'allume d'un air écoeuré.

La tortue de Des Esseintes, héros décadent décrit par Huysmans dans A Rebours, le bréviaire des décadents.

Bientôt un autre décadent arrive, tend la main à son copain sans rien dire, puis s'assied à côté de lui de la même manière. Ils ont de longs silences écrasés.

Quelquefois, ils discutent, d'un élan pessimiste et l'autre néantiste, mais sur toutes les grandes questions ils sont d'accord: la famille, la patrie, la vertu des femmes... ne valent pas la peine d'un haussement d'épaules.

Le décadent, vu de face, ne rêve nullement la république universelle, la fusion des peuples et des langues, cela le gênerait beaucoup. Il préfère l'état des choses actuel et la division de la société en deux classes, savoir: 1° tout le monde, qu'il englobe dans un seul qualificatif "les imbéciles" ; 2° les décadents (lisez: lui).

Un décadent anglais du XXIè siècle qui mêle cliché et originalité.

En littérature, non seulement le décadent n'admet pas le style (cela va de soi), mais il en est arrivé à supprimer peu à peu les articles, les substantifs et les verbes. Les adjectifs seuls restent encore debout ; on espère qu'ils ne tarderont pas à disparaître. Un décadent célèbre vient de paraître un volume appelé à un grand retentissement.

Cet ouvrage, qui est l'histoire dramatique de deux amours contrariées, ne se compose que de feuilles plus ou moins colorées, depuis le blanc de zinc jusqu'au rouge écarlate. Le développement des événements et des passions, ainsi exprimé, est d'un effet saisissant !

Les sensations du décadent, vu de face, n'ont rien de commun avec celle des gens du 1° susmentionné. Quand il marche, par exemple, ses pas prennent une couleur. En allant à sa brasserie, ils sont généralement rouges ; en revenant, ils sont verts ; la nuance varie avec les différentes paires de bottines.

Un poète décadent afghan dont l'œuvre est encore inédite en France.

Par contre, les tableaux lui donnent la sensation de musique. L'affiche de la Maison du Pont-Neuf: "On rend l'argent" fait entendre le la dièse, celle du chocolat Menier, le contre-ut.

Le décadent affecte un si profond mépris pour tout ce qui n'est pas la décadence, qu'il ne répond pas quand il parle ; il traverse la vie, pâle, maigre, toujours seul, muet, informe, insaisissable.

Le décadent vu de pile par Willy: ici.

lundi 13 avril 2009

Pascal Laugier - Martyrs (2008)


Le film préféré de Christine Albanel. Martyrs a souffert à sa sortie d'une interdiction au moins de 18 ans de la part de la commission de classification des œuvres cinématographiques (probablement constituée de tocards). Après quelques protestations et une explication du réalisateur Pascal Laugier, Christine Albanel a demandé à la "commission" de réviser son jugement et d'interdire le film au moins de 16 ans. L'opus a bénéficié du soutien du magazine Mad Movies dont plusieurs critiques ont considéré Martyrs comme "le meilleur film d'horreur dont ait accouché le cinéma français". A proprement parler, Martyrs n'est pourtant pas un "film d'horreur", plutôt un drame violent qui vire à l'expérience mystico-scientifique.

Lucie (Mylène Jampanoï) et son fusil de chasse.

En 1971, Lucie, une enfant enlevée depuis plusieurs mois, réussit à échapper à ses tortionnaires. Recueillie dans un hôpital, elle refuse de révéler à la police la moindre information sur sa séquestration. Visiblement perturbée, elle se plonge dans le mutisme mais se lie d'amitié avec Anna. Quinze ans plus tard, Lucie sonne à la porte d'une maison et abat de sang froid ses quatre habitants: les parents et leurs deux enfants. Lucie croit avoir tué ses anciens tortionnaires. Sous le choc, elle appelle Anna à son secours... Parce qu'il y a quelqu'un d'autre dans la maison...

Mylène Jampanoï: une interprétation haut de gamme.

Martyrs n'est pas aussi violent et traumatisant qu'on l'a dit. La polémique sur son interdiction au moins de 18 ans confirme vraiment le manque de légitimité et de pertinence de la commission de classification des oeuvres cinématographiques - qui s'est illustrée en 2007 en interdisant aux mineurs la resortie de Quand l'embryon part braconner de Koji Wakamatsu (1967). Certes, il y a du sang, des morts, des tortures et le film est d'une rare noirceur. Pas aussi dur qu'Irréversible (2002) ou Philosophy of a Knife (2008) - mais ne chipotons pas pour si peu. Le film est porté par une bonne mise en scène et de très convaincantes interprétations de ses deux héroïnes: Mylène Jampanoï et Morjana Alaoui. Avec une préférence pour Mylène Jampanoï qui alterne la rage et l'innoncence avec brio : quelle actrice ! La première heure du film (le carnage dans la maison et les premières heures qui suivent) est vraiment prenante puis le film bascule dans une dimension mystique quelque peu discutable.

Morjana Alaoui dans le rôle d'Anna.

Grâce à ce film, Pascal Laugier a creusé son trou dans l'industrie du cinéma. Il a plusieurs fois raconté les difficultés qu'il a rencontrées au début de sa carrière. Aidé par Christophe Gans qui l'a pris sous son aile à l'époque du Pacte des Loups (2001), Laugier a ensuite réalisé Saint Ange (2004), un premier film froidement accueilli par la critique. Le succès de Martyrs devrait logiquement lui permettre de réaliser un nouveau film.

Ci-dessous, la bande-annonce:


samedi 11 avril 2009

Toshiharu Ikeda - XX Beautiful Prey (1996)


Connu et respecté pour le sadique Sex Hunter (1980) et le sanglant Evil Dead Trap (1988), Toshiharu Ikeda est aussi le réalisateur de XX Beautiful Prey. Dans ce thriller érotique, les policiers Tagari et Noriko enquêtent sur le viol de Yu, une femme respectable de la bourgeoisie. Ils apprennent bien vite que Yu est une nymphomane masochiste et que son viol n'en était pas vraiment un. Sa séance SM avait juste un peu "dérapé". La police tente quand même de retrouver Hosono, le "violeur", tout juste sorti de prison.

Yu prend sa douche et glisse sur le savon. Pas de chance.

L'enquête se complique quand un inconnu tente de tuer l'inspecteur Tagari. Les complications continuent quand Tagari rentre dans le jeu SM de Yu et devient son amant. Mais qui domine qui ? Qui manipule qui ? Les bases du thriller sont posées...

Noriko découvre l'univers SM de Yu... Troublant et choquant.
Noriko et Yu : conversation typique entre lectrices de Cosmopolitan.

Le rôle de Noriko est interprété par Makiko Watanabe qui a notamment joué dans M/Other de Nobuhiro Suwa (1999, primé au festival de Cannes), Zebraman de Takashi Miike (2004) et Love Exposure de Sono Sion (2008). XX Beautiful Prey est son premier film. Le rôle de Tagari est interprété par Ren Osugi qui a joué dans des films de Takashi Miike, Takashi Kitano et Kiyoshi Kurosawa. Une valeur sûre du cinéma nippon.


Ci-dessus, l'ouverture du film, filmée de bien belle manière. Ikeda sait y faire. D'ailleurs, la mise en scène de XX Beautiful Prey est très soignée. Le film se termine par un plan séquence de huit minutes où Yu et Noriko, d'abord dehors, entrent dans une maison, parcourent plusieurs pièces avant de sortir sur le balcon.

dimanche 5 avril 2009

Richard Kern - Fingered (1986)

Richard-Kern-Lydia-Lunch-Fingered
Fingered est sûrement le plus fameux méfait de Richard Kern tourné en Super-8. D'après un scénario co-écrit avec Lydia Lunch, Fingered raconte l'histoire d'une "hôtesse de téléphone rose" (Lydia Lunch) qui n'hésite pas à se livrer aussi à la prostitution. Après une passe particulièrement intense, Lydia Lunch fait une balade en voiture avec son client. Ce dernier (Marty Nations) se révèle être un psychopathe ultra-violent. Sexe, viol, meurtres, insanités: en 23 minutes, Richard Kern a réalise un des films les plus outrageants (et drôles) jamais vus. Le spectateur est d'ailleurs prévenu dès le début du film par cet avertissement:

"This film is an EXERCISE in the CAPITALIZATION of an EXPLOITATION that some may find unnecessarily VIOLENT, SEXIST and DISTUGSTING. We therefore suggest the viewer EXECUTE caution and discretion. Although it is not our sole intention to SHOCK, INSULT or IRRITATE, you habe benn warned the we are CATERING only to our own preference as membres of the SEXUAL MINORITY."

Richard-Kern-Lydia-Lunch-FingeredLydia Lunch au téléphone: "Mummy's here, Joey, mummy's here..."

Richard Kern a expliqué dans le livre Deathtripping, the Extreme Undeground, le déroulement du tournage: dix jours à Los Angeles. "I went around looking at different locations and figured what was gonna happen everywhere, and Lydia had some scenes, I had some scenes, and then her and Marty went off to write the dialogue at night and then we'd film for five hours, something like that".

Richard-Kern-Lydia-Lunch-Nude-Fingered
Richard-Kern-Lydia-Lunch-Nude-FingeredMarty Nations et Lydia Lunch, "je te tiens, tu me tiens..."

Fingered lorgne du côté de la pornographie pour deux raisons. Les scènes de sexe entre Lydia Lunch et Marty Nation ne sont pas - totalement - simulées. C'était déjà le cas dans la précédente collaboration entre Lydia Lunch et Richard Kern, Right Side of my Brain (1985). De plus, les dialogues sont parmi les plus crus qui existent. Entre autres "cunt", "asshole", "bitch" et "dick", le mot "fuck" est prononcé 173 fois en 23 minutes ! Sacrée performance ! Richard Kern explique: "Well Lydia said, I'm gonna make the dialogue just like a porno movie. It's gonna be fuck, fuck, fuck, fuck, fuck, fuck..."

Richard-Kern-Lung-Leg-FingeredLung Leg, malheureuse autostoppeuse...

Richard-Kern-Lydia-Lunch-Fingrered-Girl-with-GunLa controversée scène du flingue...

Fingered devait être distribué par le label californien SST mais celui-ci s'est finalement désisté à cause d'une scène où Lydia Lunch se fait violer avec un flingue sur le capot d'une voiture. Richard Kern raconte que ce type de "pratique" est illégal en Californie: "There's some law about that - because of some actress who got raped with a gun or something - that's what they told me - I don't remember".



Ci-dessus, le début du film: une conversation téléphonique avec un tordu qui fantasme sur sa mère. Très instructif. Après Fingered, Richard Kern réalise d'autres courts-métrages, Pierce (1986) et The King of Sex (1987) avant de faire une pause de trois ans. De 1987 à 1990, il s'exile en Californie pour couper les ponts avec New York et décrocher de l'héroïne. Durant cette période, il est bassiste du groupe punk de G.G. Allin, un fou furieux scato et suicidaire. Dans les années 1990, Richard Kern devient à la mode et réalise des clips pour Cop Shoot Cop et Marylin Manson et édite ses photographies érotiques dans des collections prestigieuses. Ses courts-métrages sont réunis dans le DVD Hardcore Collection Extended.

William Wellman - Night Nurse (1931)

Barbara Stanwyck Joan Blondell
Avec Barbara Stanwyck et Joan Blondell en tenue d'infirmière, Night Nurse ne pouvait pas être un mauvais film. Dans cet opus de William Wellman (à qui l'on doit The Public Enemy et A Star Is Born), Barbara Stanwyck (1907-1990) incarne Lola Hart, une jeune femme qui devient infirmière. A l'hôpital, elle se lie d'amitié avec sa collègue Miss Malonie, jouée par Joan Blondell (1906-1979). En 1931, les deux actrices sont au début de leur carrière. Barbara Stanwyck a déjà joué les femmes aux moeurs libres dans Ladies of Leisure (1930), Illicit (1931) et jouera une bad girl braqueuse de banque dans le Women in Prison Ladies They Talked About (1933). Des rôles habituels pour les femmes dans le cinéma hollywoodien avant 1934 et l'instauration du Code Hays. Joan Blondell avait déjà été aperçue dans The Public Enemy (1931) et tournera à une cadence incroyable dans les années 1930: pas moins de 56 films, tous produits par la Warner Bros.

Barbara Stanwyck Joan BlondellBarbara Stanwyck et Joan Blondell: une femme et une femme...

Joan BlondellSplendeur des années 1930: Joan Blondell.

Il faut noter que le spectateur de Night Nurse peut admirer par trois fois Barbara Stanwyck se déshabiller et montrer ses charmants dessous. Des scènes parfaitement gratuites mais prisées à l'époque. Passons. Quel est le scénario ? Lola Hart devient infirmière. Un soir de garde, elle soigne Mortie (Ben Lyon), un bootlegger blessé par balle. Lola passe outre ses obligations professionnelles de signaler à la police les l'identité des blessés par balle. Lola et Miss Maloney passent brillamment le concours d'infirmière et travaillent ensuite à domicile, chez une riche famille dont les deux enfants sont gravement malades. Tout n'est pas net dans cette famille. Les enfants confient qu'il sont terrorisés par un certain Nick...

Ben Lyon Night nurse
Ben Lyon dans le rôle du bootlegger Mortie.

Lola va mener son enquête et découvre que ce Nick a le projet de laisser mourir les enfants en les privant de nourriture et toucher leur héritage. Un plan machiavélique. Nick, salaud fini, est joué par l'acteur en devenir Clark Gable ! Il n'hésite d'ailleurs pas à donner un coup de poing très appuyé à Barbara Stanwyck. Réussira-t-elle à arrêter Clark Gable et sauver les enfants d'une mort lente ? Suspens...

Clarj Gable night nurseClark Gable: la violence tranquille...

Clark Gable Barbara StanwyckExplication de texte entre Barbara Stanwyck et Clark Gable.

Ci-dessous, une scène déshabillée entre Barbara Stanwyck et Joan Blondell. Trois ans plus tard, ce type de scène sera tout simplement interdit. Sacrés américains puritains !

vendredi 3 avril 2009

Marc-Edouard Nabe et le chiffre 27


Féru de mystique et de numérologie, Marc-Édouard Nabe affiche le chiffre 27 sur son front. C'est à se demander s'il n'a pas arrêté sa carrière littéraire intentionnellement avec son vingt-septième livre, justement nommé Le Vingt-septième livre, à l'origine une préface à la réédition de son premier ouvrage Au Régal des vermines. Premier et dernier livres mêlés, la boucle bouclée, c'est effectivement tentant d'arrêter là. Dans son roman Alain Zannini (2002), Nabe revient sur l'importance du chiffre 27. Voyons cela de plus près. Cet extrait se passe le 27 décembre 1999, anniversaire de Marc-Édouard Nabe, Alain Zannini de son vrai nom.

Buster Keaton entouré de centaines de prétendantes dans Seven Chances (1925).

Zannini et moi, nés le même jour ! ça valait presque la "résurrection" d'Isidore en direct et de son vivant ! Quelle journée ! Je savais que le chiffre 27 me suivrait toute ma vie comme mon ombre, mais à ce point !... J'étais obligé de remarquer que la plupart de mes idoles artistiques étaient nées un 27 (Bud Powell, Rouault, Lester Young, Céline, Mozart...). Et même ma bête noire (Steiner !). C'est aussi l'âge où sont morts d'autres (Masaccio, Laforgue, Bix Beiderbecke, Jimi Hendrix, Kurt Cobain...). Le marquis de Sade a passé vingt-sept années en prison... Ne parlons pas des 27 tomes des oeuvres complètes de Claudel, ni des 27 secondes où l'on voit Maurice Ravel filmé en train de jouer du piano ! Gertrude Stein habitait bien sûr au 27, rue de Fleurs et 27 est le numéro de la division où est situé le cénotaphe de Baudelaire au cimétière Montparnasse... C'est au chant 27 du Paradis de sa Comédie que Dante passe du huitième ciel au neuvième, et entre dans le premier mobile dans la hiérarchie angélique ! Dans le film Seven Chances, le père de Buster Keaton a fixé à vingt-sept ans l'âge limite pour qu'il se marie sans être déshérité. Je n'oublie pas que Paul Gonzalvès, le saxophoniste de Duke Ellington, était surnommé "Mister 27 chorus", car c'était le nombre qu'il en avait pris pendant son historique solo sur Diminuendo & Crescendo in Blue... Dans l'émission d'exégèse télévisée autour de saint Jean, intitulée Corpus Christi, et qui durait douze heures, les intervenants sont au nombre de 27 ! Enfin, je crois que la plus flatteuse des coïncidences sur mon chiffre 27 reste celle du Nouvau Testament. Oui ! Le Livre des livres contient 27 textes ! De l'Evangile selon saint Matthieu à... l'Apocalypse. Le vingt-septième est donc celui de saint Jean, et il est à la fois le dernier du N.T. et de toute la Bible !